Regards d'Eurasiens nés de la présence française en Indochine et "rapatriés" en France par la FOEFI
Ils sont une centaine à se réunir plusieurs fois par an pour discuter de leur histoire, cette histoire qu'ils ont tue toute leur vie, souvent même auprès de leurs propres enfants. Pourtant, ils sont plusieurs milliers à l'avoir vécue... Ils sont Eurasiens, nés de la présence française en Indochine, de mère "indigène" et de père souvent inconnu, "présumé français". Très tôt, la "question métisse" dérange et l'on cherche à soustraire ces enfants de l'influence "indigène", en les plaçant dans des institutions où ils reçoivent une éducation française. Mais plus le vent tourne en défaveur des Français, plus ces enfants sont rejetés par les Vietnamiens.
Après la défaite française de Diên Biên Phu, en 1954, ils font l'objet d'une vaste opération de rapatriement en France, organisée par la Fédération des Œuvres de l'Enfance Française d'Indochine (FOEFI). Brutalement déracinés, des milliers d'entre eux commencent une nouvelle vie dans les foyers de la FOEFI, ou bien au sein de diverses institutions religieuses et laïques, où ils sont placés partout en France.
Aujourd'hui, les témoins de ce morceau de l'histoire collective peu visible ont dépassé la soixantaine. Sans bruit, ils ont (re)fait leur vie et restent difficilement identifiables. Sophie Hochart est allée à leur rencontre. Petit à petit, l'idée d'un travail photographique s'est imposée autour de leur regard... et du nôtre.
LE DÉRACINEMENT SILENCIEUX
15 € + 9 € (frais d'envoi)
- Le livre est actuellement épuisé -
Pour toute information : sophie.deracinement@gmail.com
(EXTRAITS)
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Sur le bateau, il y avait beaucoup d'enfants eurasiens, mais très peu de mères. Seules celles ayant la nationalité française ont eu le droit d'embarquer.
GÉRARD A.
Je pense que j'ai eu de la chance de ne pas être revendicative, d'être sage. J'allais où on me disait d'aller. Ça m'a permis d'accepter ma situation.
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GERMAINE D.
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Aujourd'hui je me pose des questions sur ce troc qui a été opéré entre la sécurité que l'on nous a offerte et le foyer que nous avons perdu. Était-ce bien ou pas ?
JACQUI M.
BIO
Pendant plus de trois ans,
de mai 2014 à septembre 2017, Sophie Hochart est allée à la rencontre des anciens "enfants de la FOEFI", lors de leurs réunions régulières ou bien à leur domicile. De ce travail est née une exposition, suivie d'un livre.
"Ma grand-mère, eurasienne elle aussi, ne s'est jamais définie comme telle. Avec les Foefiens, elle partageait la douleur du déracinement géographique, mais elle avait échappé à celle du déracinement familial, affectif. Chez les Foefiens, j'ai découvert l'Eurasie, ce pays imaginé, fantasmé, salutaire pour ces enfants qui ont un jour tout perdu pour ensuite se réinventer en France."
CONTACT
Pour toute question concernant le livre ou l'exposition, merci de contacter Sophie Hochart
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